L’après crise covid-19, mettre l’humain et le Digital au cœur du nouveau plan de développement ?

L’après crise covid-19, mettre l’humain et le Digital au cœur du nouveau plan de développement ?

La crise sanitaire du COVID-19 nous a révélé l’importance que revêt et revêtira le Digital pour assurer un bon fonctionnement de l’économie tout en minimisant les risques sanitaires vis-à-vis des concitoyens. En cette période difficile, le rôle des télécommunications n’a jamais été aussi important. Ils sont essentiels pour conserver tout semblant de normalité dans un environnement social et d’entreprise touché par le COVID-19.

Tous les experts confirment que ce type de pandémie resurgira fréquemment et que le monde devra apprendre à vivre en évitant les erreurs et conséquences que nous avons connues.

Seule une évolution vers une économie et nations digitales permettra de réduire et minimiser les chocs que nous connaissons.  On pourra voir cela comme un défi mais je préfère le voir comme une opportunité de lancer un nouveau deal de développement à dimension digitale.

Cette transformation digitale devra passer, dans un premier temps, par l’accélération du déploiement des réseaux télécoms à très haut débit de nouvelles générations qu’ils soient fixes ou mobiles. Ceci afin de permettre le déploiement de nouveaux usages nécessaires à la transformation économique de notre nation vers la quatrième révolution industrielle, l’économie digitale.

Les réseaux de télécommunications et les centres de calculs (Data Centres) seront la colonne vertébrale pour assurer la continuité de l’activité économique tel que le travail, l’éducation, la sécurité au sens large et la santé pour ne nommer que ces exemples de fonctions critiques.

Le Maroc a accusé un retard fort en matière de très haut débit et de fibre optique. Hors le développement du THD est vertueux au niveau macro-économique globale, économique locale, des services publics mais aussi pour l’accès à la santé, aux loisirs, au travail, à l’éducation, à la formation continue, au commerce…

Le taux de pénétration des ménages est de l’ordre de 30% (fixe et mobile) alors qu’en Europe il dépasse les 80%. Il faut accélérer la migration vers la fibre et développer la connectivité au Maroc aussi bien dans les zones très dense, dense et non dense. Le rôle de l’état et des pouvoirs publics sont donc nécessaires pour ce développement.

Le rôle de l’Etat est central dans l’élaboration d’une économie digitale et doit être un pilier du futur nouveau modèle de développement. L’Etat doit -au-delà de la simple définition de la stratégie sectorielle et de sa régulation- être partie prenante et moteur pour accélérer cette transformation digitale par un engagement concret sur des objectifs avec une politique claire et les moyens nécessaires pour les atteindre.

Les décideurs devront prendre en compte et intégrer le digital au cœur de leurs futurs plans de développement. Le Digital doit être la priorité absolue des prochaines années pour l’ensemble des décideurs publics ou privés.

Le rôle de la régulation devra aussi évoluer afin d’être le garant et pilote de cette transformation et être dans le temps de l’écosystème digitale, et non plus seulement celle de la libéralisation du secteur des télécommunications.

A ce titre, les pouvoirs publics et le régulateur doivent entamer une démarche pro active de préparation de Spectres de Fréquences pour les services 5G incluant la neutralité des spectres et favoriser ainsi un environnement concurrentiel entre les trois opérateurs télécoms.

Les équipementiers leaders dans le secteur digital devront être aussi mis à contribution tel que Huawei qui a une expérience reconnue et réussie dans le déploiement d’infrastructures et solutions digitales dans le cadre de plan pays. Les pays Asiatique tels que la Corée du Sud, le Japon, Taiwan et la Chine ont démontré une excellente gestion de la crise Covid-19 grâce aux apports des nouvelles technologies et de leurs positions de « Nation Digitale ».

Huawei en tant qu’équipementier leader mondial des solutions télécoms et d’infrastructures IT a une vision globale de « success story » dans l’ensemble des continents ce qui pourrait permettre d’aider le Maroc à définir sa propre vision Maroc Digital.

Un des principaux leviers que le gouvernement pourrait envisager d’adopter est de stimuler par l’investissement la numérisation des segments clés de l’industrie. La stimulation pourrait inclure des éléments de licence assouplie pour le déploiement localisé du spectre, des subventions ou des prêts pour encourager la transformation numérique et la modernisation technologique des organisations commerciales. Il pourrait également inclure des subventions par le biais de baisses de taxes pour les sociétés fournissant des solutions et des infrastructures de pointe telles que les réseaux 5G, l’informatique mobile de pointe, les réseaux privés, l’intelligence artificielle qui sont dans le cadre du meilleur intérêt du pays pour le développement du digital.

Dans les circonstances les plus extrêmes, l’investissement pourrait prendre la forme de subventions globales pour la numérisation des infrastructures essentielles clés, telles que la numérisation de l’industrie, des services publics, des services d’urgence, de la santé et des services sociaux.

On pourrait faire valoir que, pendant cette période critique, alors que les économies sortent des effets négatifs de l’épidémie de COVID-19, certains fonds devraient être réaffectés à la création d’un niveau de résilience numérique dans les secteurs clés des infrastructures et des entreprises. Cela profiterait au PIB et conduirait à une augmentation durable de la qualité de vie de la société dans son ensemble, tout en fournissant une infrastructure plus résiliente pour faire face à toute nouvelle récurrence de COVID-19 ou à des urgences mondiales similaires. Dans certains cas, des pays comme le Japon, la Corée du Sud et la Chine offrent une exonération fiscale en échange du déploiement d’actifs de réseau clés pour soutenir les opérations 5G.

En Afrique certains pays comme l’Egypte, La Tunisie ou l’Afrique du Sud ont déjà annoncé des assouplissements au niveau d’attribution de spectre d’une manière temporaire, investissement de l’état pour soutenir le haut débit à l’échelle nationale, par le biais des subventions ou encore des allégements fiscaux ou aussi favoriser la neutralité technologique pour une meilleure qualité des services internet.  L’Algérie vient aussi d’annoncer un plan de dégroupage afin d’accélérer le déploiement d’infrastructure du Très Haut Débit.

Mon humble conclusion est que le Maroc ne pourra pas voir évoluer son rôle dans l’économie régionale et mondiale sans mettre en œuvre une politique de nouveau modèle de développement incluant le digital dans son cœur… vaste sujet à élaborer et exécuter.

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